QUAND LES ENFANTS SE POSITIONNENT

En ce moment après l'école nous sautons la case "pause détente/défoulement" aux jeux pour rentrer directement à la case départ et ce sans toucher quoi que ce soit... Une fois à la maison, toujours surexcitées, les activités ont du mal à se faire dans le calme, évidemment l'approche des vacances et de Noël ne plaident pas en ma faveur pour apaiser les esprits.

Un soir de cette semaine, j'ai encore eu confirmation que j'étais bien loin d'avoir tout vu et tout entendu avec mes crapules.

Elles s'éclatent en sautant du canapé sur les genoux, en arrière, dans tous les sens... le coussin de réception se fait la malle, elles font un bruit et un chahut infernal, au bout de 5 mn je leur demande de trouver un jeu plus calme et moins dangereux.

Une fois, deux fois, trois fois puis je leur demande d'aller jouer dans leur chambre pour mettre un point final à la situation. Mais elles s'amusent trop bien, et dans la chambre c'est pas pareil... blablabla... bla ...bla

-  " Ok ! mais si vous restez, je ne veux pas vous voir jouer à ce jeux dangereux et bruyant " et me voilà partie dans ma cuisine pour envisager la trame du dîner.

Je vous laisse imaginer sans mal, la tournure des évènements... jusqu'à ce que je revienne furieuse et contrariée d'avoir laissé une dernière chance pour en arriver là.

Je mets la grande dans le premier coin qui se présente à moi, la seconde dans le deuxième, en ayant fait le choix stratégique qu'elles ne puissent se voir pour éviter qu'elles ne communiquent dès que j'aurai le dos tourné.

Là, je vois déjà ceux qui auraient éviter la punition en faisant "autrement", qui dès le début auraient canalisé la situation avec un soupçon d'humour ou en faisant une proposition de jeu en interaction pour éviter d'en arriver là. Hélas à ce moment là précis de la journée, je n'étais pas dans cette dynamique... et...

Voilà que Poussinette (5 ans) se retourne sur mon passage pour glousser et ricaner en me regardant. Je l'ai pris comme une recherche de limite, et c'est sans recul ni réflexion que la fessée est tombée. Naturellement c'est une tape sur les fesses, pas assez forte pour la faire pleurer mais suffisamment pour stopper net la provocation.

Voilà bien longtemps que je n'avais pas donné de fessée, j'en ai reçu et ne suis pas morte mais, ne suis pas du tout fière, non plus. Je déteste ça et me déteste encore plus après, car, évidemment j'ai bien encré dans un coin de ma tête que la fessée est un moyen d'apprendre aux enfants que l'on peut obtenir quelque chose de quelqu'un par la violence. j'ai bien à l'esprit aussi qu'élever un enfant n'est pas le "dresser", et que l'éducation doit privilégier l'apprentissage de l'autonomie.  Lorsque le geste de la fessée m'a pris de court, une explication claire est toujours donnée sur un ton calme, pour revenir sur les faits, ce que je fais également en cas de punition. 

Et là, voilà ce que je m'entends dire :

"Tu sais la fessée ça fait mal maman, moi j'ai pas envie d'avoir des fessées, et puis il faut que tu perdes cette habitude de nous punir."

J'ai pris deux secondes avant de répondre en me disant que ça va vite, très vite. Confuse mais heureuse !

Les enfants apprennent très facilement à se positionner lorsqu'on leur en laisse la possibilité, et ça c'est quand même une très bonne chose. (Parler d'elle, de ce qu'elle ressent, donner son point de vue, et dire ce qu'elle ne veut pas pour elle sans juger l'autre, sans accuser l'autre de quoi que ce soit) Reste à continuer sur le long chemin des apprentissages pour acquérir le reste... comme respecter l'autre, être responsable, faire à son bout de la relation sans chercher à faire faire à l'autre... et là, nous avons encore toutes les deux du chemin à faire. Un travail de longue haleine, peut-être pour moi le travail d'une vie alors qu'elle, a cette chance de pouvoir y s'entrainer dès l'enfance.